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Madame, | Madame, | ||
− | J'aurais voulu vous écrire plutôt mais ces jours ci j'ai été un peu souffrante. Vous pouvez croire combien | + | J'aurais voulu vous écrire plutôt mais ces jours ci j'ai été un peu souffrante. Vous pouvez croire combien je compatis à votre peine, combien je comprends votre si grande douleur. J'ai été l'infirmière de votre cher fils, je ne l'ai pas quitté durant sa maladie, j'ai assisté à ses derniers moment. |
Sa mort a été douce, le pauvre petit était bien gentil et vous pouvez croire que je partage bien votre chagrin. | Sa mort a été douce, le pauvre petit était bien gentil et vous pouvez croire que je partage bien votre chagrin. | ||
C'est une méningite qui l'a emporté. | C'est une méningite qui l'a emporté. | ||
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Il m'a parlé de sa mère plusieurs fois je lui ai dit que je vous écrivais pour donner de ses nouvelles. | Il m'a parlé de sa mère plusieurs fois je lui ai dit que je vous écrivais pour donner de ses nouvelles. | ||
Votre cher enfant est mort très doucement, certainement il ne s'est jamais douté être aussi malade qu'il ne l'était. | Votre cher enfant est mort très doucement, certainement il ne s'est jamais douté être aussi malade qu'il ne l'était. | ||
− | + | Vous pouvez être sûre Madame, que votre fils a été bien soigné, plusieurs médecins sont venus le voir et ont tout essayé pour le sauver. Moi même, je ne l'ai pas quitté et j'ai mis tout mon coeur et tout mon dévoument à m'occuper de lui et à le soulager, j'ai tâché de mon mieux de vous remplacer auprès de lui; je l'ai accompagné jusqu'à sa dernière demeure; et je ne manquerai d'aller prier sur sa tombe. Si vous saviez combien je pense à vous pauvre Madame ! je demande au bon Dieu de vous aider à supporter une si dure épreuve. | |
Les quelques mots qu'un des chefs de votre cher fils à dit sur sa tombe m'ont prouvé à quel point il était estimé et admiré de tous. | Les quelques mots qu'un des chefs de votre cher fils à dit sur sa tombe m'ont prouvé à quel point il était estimé et admiré de tous. | ||
Veuillez croire, Madame, à l'expression de tout mon dévouement et de ma triste sympathie. | Veuillez croire, Madame, à l'expression de tout mon dévouement et de ma triste sympathie. | ||
− | G de Lansade | + | G. de Lansade |
Aktuelle Version vom 25. September 2015, 10:04 Uhr
Luxeuil ce 20 mai 1917
Madame,
J'aurais voulu vous écrire plutôt mais ces jours ci j'ai été un peu souffrante. Vous pouvez croire combien je compatis à votre peine, combien je comprends votre si grande douleur. J'ai été l'infirmière de votre cher fils, je ne l'ai pas quitté durant sa maladie, j'ai assisté à ses derniers moment. Sa mort a été douce, le pauvre petit était bien gentil et vous pouvez croire que je partage bien votre chagrin. C'est une méningite qui l'a emporté. Un prêtre infirmier a été auprès de lui, il a rempli tous ses devoirs de chrétien en parfaite connaissance. Il m'a parlé de sa mère plusieurs fois je lui ai dit que je vous écrivais pour donner de ses nouvelles. Votre cher enfant est mort très doucement, certainement il ne s'est jamais douté être aussi malade qu'il ne l'était. Vous pouvez être sûre Madame, que votre fils a été bien soigné, plusieurs médecins sont venus le voir et ont tout essayé pour le sauver. Moi même, je ne l'ai pas quitté et j'ai mis tout mon coeur et tout mon dévoument à m'occuper de lui et à le soulager, j'ai tâché de mon mieux de vous remplacer auprès de lui; je l'ai accompagné jusqu'à sa dernière demeure; et je ne manquerai d'aller prier sur sa tombe. Si vous saviez combien je pense à vous pauvre Madame ! je demande au bon Dieu de vous aider à supporter une si dure épreuve. Les quelques mots qu'un des chefs de votre cher fils à dit sur sa tombe m'ont prouvé à quel point il était estimé et admiré de tous. Veuillez croire, Madame, à l'expression de tout mon dévouement et de ma triste sympathie. G. de Lansade